Trail de Nendaz

Le Trail de Nendaz, première édition de cette nouvelle course, ma deuxième grosse course de l’année (après le Trail de la Vallée de Joux), mais aussi plus grosse course effectuée jusqu’ici: 68km / 3800m+ en 12h20.

Préparer les affaires la veille

Préparer les affaires la veille

Le contrôle matériel et le retrait du dossard se font la veille. Debout à 4h30, mon matériel est prêt, je m’habille sans réfléchir et réchauffe les pâtes que j’avais préparé le soir d’avant. Mais je n’ai pas faim… je me force un peu, mais je n’arrive pas à manger grand chose.

Vue sur Tracouet

Vue sur Tracouet

Départ pour le briefing, à 5h30, rien de bien particulier, et départ à 6h00. Je commence la course avec Marc, on attaque d’entrée la première ascension: Nendaz – Tracouet – Dent de Nendaz, 1070m+ en 7.4km, ça réveille, et on arrive en haut avec le soleil, c’est juste magnifique, la météo s’annonce parfaite pour cette belle et longue journée.

Arrête après la Dent de Nendaz

Arrête après la Dent de Nendaz

On continue sur la crête en direction de Siviez, où on progresse beaucoup moins vite que je n’imaginais, car le terrain est bien technique, plusieurs passages avec les mains.

Commence la descente sur Siviez, j’ai de bonnes jambes (à ce stade) et descend à ma vitesse, Marc continue plus en réserve (et il a bien raison). Siviez, deuxième ravito (le premier était à Tracouet) et descente sur Planchouet pour attaquer la deuxième ascension jusqu’à Combatseline, un petit 680m+ sur un peu moins de 4km, ça côte sérieux en lacets dans la forêt.

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Barage de Cleuson, depuis le vieux Bisse de Chervé

Barage de Cleuson, depuis le vieux Bisse de Chervé

Après un ravito, c’est le vieux bisse de Chervé, dont il ne reste que le chemin, très joli monotrace à flanc de coteau, paysages de rêves et solitude. Au départ de la course, nous étions 42. Sur un 65km, ça veut dire qu’on se retrouve assez vite seul, dépassant parfois (ou se faisant dépasser par) un autre coureur. Et j’arrive au dessus du barrage de Cleuson, pour redescendre derrière le lac et remonter sur la cabane Saint-Laurent.

Montée au col de Prafleuri

Montée au col de Prafleuri

Ravito, et j’attaque la montée au col de Prafleuri. Et là, c’est une autre paire de manches. La fatigue des 2500m+ déjà avalés (sur 26km) et l’altitude (le col culmine à 2948m) fait que j’ai l’impression de me traîner comme un vieil arrière-grand-père malgré un effort bien présent. Je progresse dans le pierrier en cherchant le balisage, il n’y a plus de chemin, il faut être très attentif, mais le lieu est magique dans tout ce qu’il a de sauvage. J’ai l’impression d’être une fourmi.

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Au col, ravito (il y a même du bouillon chaud!), puis descente technique sur la cabane de Prafleuri et son ravito. Jusque là, tout va plutôt bien…

Descente après la cabane de Prafleuri

Descente après la cabane de Prafleuri

Et je reprends la descente, mais rapidement mon genou droit me demande son attention: douleur aiguë en descente lors de la retenue, impossible de courir! Je m’arrête pour masser un peu, je sors une barre de céréales et je repars en marchant. Rien à faire, la douleur persiste (même en marchant), je me fais doubler par deux coureurs. Petite montée qui passe bien (le genou ne se plaint pas), puis c’est la longue traversée à flanc de coteau, presque à plat (195m+ sur 11km) pendant laquelle je ne pourrais que marcher… Entre mon genou et un gros coup de moins bien, j’essaie de me ravitailler, de bien boire (mais je ne pense pas que ce soit un problème d’hydratation), je reprends un gel. Je pense même à abandonner à Thyon. Mais j’arrive à me remettre à trotter un peu juste avant la cabane d’Essertze.

Après les Essertzes

Après les Essertzes

Ravito bienvenu, je continue au bouillon (comme chaque fois qu’il y en avait). J’apprends que le coureur qui était en deuxième position s’est perdu pas longtemps avant la cabane, et que du coup il a décidé d’abandonner. Dommage pour lui. C’est vrai que le balisage n’est pas évident à trouver: de petits points orange fluo sur les pierres, parfois une flèche, et souvent aucune trace pendant plusieurs centaines de mètres, ce qui fait qu’on peut se demander si on est toujours sur le chemin. Mais chaque embranchement est indiqué, et quand on a pris le coup de repérer ces points, tout va pour le mieux (ce qui n’a pas l’air d’être l’avis de tout le monde).

C’est reparti avec un second souffle, une petite ascension de 200m+, puis la descente sur Thyon. Mais rien à faire dans la descente, trop technique pour que mon genou droit accepte la course. Je marche à nouveau. Mais le moral est bon, je sais que je peux terminer dans les barrières horaires (14 heures en tout) même si je continue en marchant jusqu’à la fin. Pas de raison donc d’abandonner pour le moment. Juste avant Thyon, je suis dépassé par deux coureurs. J’arrive à crocher à l’un d’eux, nous faisons un peu connaissance et comme nous sommes dans le même genre d’état, nos rythmes sont compatibles (trot léger à plat et en descente légère, marche dès que ça monte), nous progressons ensembles jusqu’au ravito du restaurant des Chottes. Il m’explique qu’il s’est également perdu au même endroit que le deuxième, mais qu’il a décidé de continuer malgré les 5km de détours! Bravo, ça c’est sportif!

Après les Chottes, il faut redescendre sur Siviez. Mon compagnon a de meilleures jambes, il repart donc à son rythme. Je souffre un peu sur les derniers lacets trop raides, mais mon genou droit n’a plus de douleur aiguë. Par contre, mes deux genoux sont maintenant HS et ne supportent plus la course en descente, et à peine la marche lorsque ça devient trop raide.

IMG_9019Je ne suis plus qu’à environ 7.5km de l’arrivée, pas mal de très légère descente sur chemin carrossable, j’arrive à trotter à un petit 8-9km/h sur l’essentiel de cette partie, puis après une courte montée marchée, c’est la dernière grosse descente, tout en marchant. Et j’arrive finalement à l’arrivée, sous les applaudissements d’un public très présent et enthousiaste.

Je suis 20ème sur 42 au scratch, mais 16 de ces 42 ont abandonné, ce qui me semble assez énorme… Les barrières horaires étaient serrées, moi qui est l’habitude d’être au milieu du classement en Trail (ce qui est le cas ici aussi), je finis en 12h20 sur les 14h possibles.

Pour expliquer mon gros coup de mou sur la deuxième moitié, j’ai cherché des pistes du côté de mon alimentation. J’ai consommé 6 gels à 210kcal, ce qui fait 1260kcal, en plus des ravitos. Je n’avais pas de capteur cardio, j’ai donc uniquement des estimations très grossières de mes dépenses. Garmin me propose 3400kcal, et Strava 5300kcal! Qui croire? Quoi qu’il en soit, si j’ajoute la mini portion de pâtes du p’tit déj, et les quelques bouts de bananes / pain / fromage des ravitos, je dois être loin du compte. Va falloir creuser un peu cet aspect là!

En dehors de ça, et des problèmes de balisages dont certains se plaignent (pas moi), j’ai trouvé cette première édition du Nendaz Trail excellente sous tous ces aspects. Le parcours est magnifique (avec un bémol sur le fait d’avaler tout le dénivelé positif dans la première moitié du parcours), les équipes sur le terrain sont très sympathiques (certains ne doivent plus avoir beaucoup de voix aujourd’hui 😉 ), les ravitos sont correctes (un peu de thé chaud serait bien passé, en ce qui me concerne), et une platée de pâtes attend les coureurs à l’arrivée.

Le parcours sur Strava. Aux pieds, mes Inov-8 X-Talon 212, parfaites pour le job (malgré leur 6mm de drop). 

 

4 réponses à “Trail de Nendaz

  1. Bravo Laurent! Je ne sais pas comment tu fais pour tenir aussi longtemps! Fais quand même attention à toi. Bonne journée pour demain, aïe, aïe, les genoux, tu arriveras encore à marcher?

  2. Bon, je me suis un peu perdue dans les dates!!! :)) Comment étaient tes genoux le lendemain? Et la forme?

    • Pas une seule courbature, et genoux nickels. J’ai recommencé à courir 3 jours après, mais je pense que j’aurais déjà pu courir tranquille le lendemain 🙂

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